Ces deux dernières années, la déforestation a été plus rapide et importante que jamais. En 2017 comme en 2016, nous avons coupé 50 % d’arbre en plus qu’en 2015. La quantité de forêts détruite correspond à l’équivalent de 40 terrains de football chaque minute, un ordre de grandeur complètement inconcevable pour moi. C’est une mauvaise chose pour la biodiversité, car c’est justement dans les forêts que se trouvent 80 % des animaux et des plantes terrestres. Cela dit, qu’est-ce que la biodiversité ?
Premièrement, c’est un concept compliqué ; ce n’est pas simplement « Regardez le nombre d’animaux qu’il y a ici : il y a un poulet ici, une vache là, un cochon là-bas. Quelle biodiversité ! » Bien entendu, dans le concept de biodiversité, il y a le nombre d’individus total et le nombre d’espèces différentes, mais aussi :
- la rareté des populations présente dans l’écosystème.
- la diversité génétique au sein d’une même espèce. S’il y a une forêt tropicale avec un lion à un endroit, et une autre forêt avec la même espèce, cela signifie qu’il y a une diversité génétique dans cette population de lion.
- la culture de ces animaux. J’ai conscience que d’appliquer le terme de « culture » à un animal peut sembler étrange, voire anthropocentré. Mais les mêmes espèces dans différentes régions auront souvent des façons différentes d’interagir, des coutumes différentes, des comportements différents de ceux des autres populations de cette même espèce
Nous avons souvent des difficultés à comprendre comment fonctionne cette biodiversité. Pour être plus précis, nous ne comprenons rien au fonctionnement de cette biodiversité. Par exemple, on regarde un singe dans la jungle, et on se dit « c’est le sommet de la chaîne alimentaire, s’il disparaissait ce serait tragique, mais cela n’affecterait pas vraiment l’écosystème ». Nous ne réalisons pas que cette espèce est une importante source de dispersion des graines : elle cueille ses fleurs ou fruits, les mange, et va ailleurs et la semence est déposée dans de nouveaux endroits. Les parasites – que nous considérons habituellement comme des… parasites – sont également cruciaux. Par exemple, certains s’accrochent aux amphibiens, ceux-ci en réponse sautent dans l’eau pour se nettoyer. Ce faisant, ils deviennent de la nourriture potentielle pour certaines espèces aquatiques.
Les espèces et écosystèmes interagissent de tant de façons. Ces interactions constituent également la biodiversité. Ce sont tous ces éléments dont nous avons besoin pour survivre, et que nous détruisons
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